Quelquefois les cartes divergent et les sommets, sans le vouloir, portent plusieurs noms ! C’est le désaccord du jour au sommet de Pena Blanca « Alta » mais heureusement il ne survit pas à l’analyse d’une même carte référence, et pour cette bonne raison, vous trouvez un morceau de cette unique source en préambule au descriptif de cette rando magnifique vécue avec des conditions météo simplement idéales.
L’itinéraire de départ est le même que celui de l’Arco de Sarronal, précisément jusqu’au pierrier en dessous de l’Arco. Du pur velours pour arriver jusque-là si l’on prend le sentier qui longe le haut du Parco Faunistico Lacuniacha. Ensuite le groupe de 6 traverse en Est, en laissant le premier « canal » pour prendre le second, qui seul l’intéresse. La montée brutale rive gauche du canal favorise la progression rapide, le groupe ne se désunit pas. Le canal del Burro ne porte plus de neige et dommage quand même, juste un névé avant de sortir au col « O portiecho » ou un bivouac possible attend des intéressés dans un creux de roche. Le groupe enroule ensuite un premier sommet appelé déjà Pena Blanca et le peu de traces qu’il trouve mènent vers les crêtes, à moins que ce ne soit un réflexe de base, un GPS uniquement branché sur crêtes, comme aimanté. Là, une belle trouvaille surprise, un nouvel Arco inconnu en pleine crête !!? Et puisqu’on est là, il nous faut aller vite ausculter cette particularité de la nature ; quelques pas engagés, un terrain instable, une dose de concentration, un maximum d’attention pour nos féminines du jour Christiane et Mylène, 4 encadrants à elle 2 !! Un par pied ! Nous y voilà !
Déjà, on redescend un peu pour contourner la falaise et comme on a perdu les cairns (peut-être tout simplement n’y a t-il plus de cairns ?), un duo d’éclaireurs du jour (Philippe et Jean-Marie ou l’inverse) ouvre la route mais toujours boussole en crêtes… Ainsi, au gré de plusieurs vagues de falaises qui se digèrent tranquillement comme autant d’antécimes, les éclaireurs visent le sommet malgré des incertitudes pour cause de divergences « cartographiques ». Sommet finalement d’accord, et partout immenses panoramas, multiples pics de nos histoires. Un coucou à Pierrette et son groupe là-bas plein sud sur la Pena de Oroel.
La suite, du grand classique repas avec tous les accompagnements habituels et une mention toute particulière pour la « prune » de Philippe, qui nous met dans les meilleures dispositions pour une nouvelle entorse au programme, la visite du « Corona o Mallo ». Christian ouvre et trouve vite la faiblesse de la face, à droite à l’Est. Un étage de falaise plus bas, rejoindre le sommet devient un jeu d’enfant. Vers 14h30, il faut penser au retour… et au grand chelem. On le savait, aujourd’hui, il y avait grand risque de boucle avec retour élégant à la clé, une autre solution est inenvisageable pour le groupe. Reste que pour rejoindre la collada de Cabichirizas sous Pena Parda en Sud-Ouest de Pena Blanca Alta, il faut descendre 2 étages de falaise. Pour le premier, cela se passe en douceur le long d’un petit barranco. Pour le second, la persévérance et l’audace de notre duo d’éclaireurs feront le reste. Concentration de toutes et de tous pour rattraper un morceau de vire qui nous mène sur « la normale de la Téléra ». Le Canal de Cabichirizas ne se présente pas trop mal, un pierrier conséquent avale les 50 premiers mètres de descente puis s’ensuit le névé. Pente conséquente, les crampons sortent enfin un gros quart d’heure pour le traverser. Ensuite nous faisons comme un retour de Téléra : cheminement exigeant et pénible d’éboulis presque jusqu’à l’Ibon de Piedrafita.
Au lac, dans une dernière halte sur la pelouse inondée du soleil velouté d’un début de soirée paisible, le temps aussi s’arrête un peu et le groupe, toujours à l’unisson, continue de digérer les merveilles de la montagne ce jour.
Un grand merci aux participantes et participants.
Les photos de Philippe à suivre
Antoine.
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