Ces 2 sommets sont des pointes caractéristiques de la station de la Pierre St Martin. A la fois trop proches et trop éloignés de la station, ils se visitent rarement car ils vivent dans l’ombre en subissant la concurrence omniprésente de l’impérial Pic d’Anie et la pénalisation du cadre trop aménagé des pistes de ski. Pour preuve, pour la plupart des seize acteurs du jour, il s’agit de premières ! Mais sans pistes pas de ski et quelquefois les montagnards s’obligent et valident aussi la nécessité des pistes en tant qu’utilisateurs-skieurs. Donc ces aménagements s’apprécient, s’acceptent, s’utilisent… Une fois n’est pas coutume, durant toute cette journée, nous allons nous offrir aux pistes… sans skis !
Depuis le parking de la résidence « Les Myrtilles », point haut de la station, nous trouvons facilement la première et un premier balisage nous indique le but. Le sentier du jour fait 10m de large. Très caillouteux, il court plein Est jusqu’au télésiège du Sum Couy. Les conditions clémentes et chaudes des derniers jours, nous affranchissent de raquettes ou crampons. En un peu plus d’une heure, après un dernier grand mur et accessoirement un peu de neige, le groupe gagne facilement le terminus du télésiège. Là, la bosse sommitale, point haut du jour, paraît bien évidente. Le vent déstabilisant souffle fort mais la température suffisante ne procure pas de ressenti de grand froid. De nombreux travaux de réaménagements des infrastructures sont en cours ; il faut les positiver puisque, entre autre, nous avons accès maintenant à un local permettant de proposer un abri total pour l’ensemble du groupe! Le temps d’une halte réparatrice, la plupart des sacs s’y entassent et nous fonçons ensuite vers le Sum en retrouvant un sentier plus traditionnel, confortable, montagnard. La célèbre station météo basco-béarnaise se repère facilement bien protégée en deça de la butte sommitale. Une échelle est attachée au pied du modeste mât qui porte les équipements. L’accès au sommet reste facile malgré quelques traversées de stries de lapiaz. La crête propose un zoom sur le Pic d’Anie côté sud. A l’Est les orgues de Camblong, à l’Ouest le Pic d’Arlas. Les horizons de seconds plans sont bouchés par les masses nuageuses. Avec ce vent, pas question de s’attarder même si la descente propose aussi la visite du relais hertzien. Les retrouvailles des sacs et de l’abri – qui nous enlève le bruit du vent – suffisent à notre bonheur. L’heure de se restaurer est bien précoce aujourd’hui…
Les traditions de la mi-journée dominicale épuisées, il s’agit de montrer le bout du nez dehors. La situation empire, les nuages épaississent, quelques gouttes piquantes et le vent puissant complètent l’ambiance. Rien ne saurait pourtant perturber la suite. Bien protégé par gants, bonnets et goretex, un gros élan et un bon pas poussent le groupe sur la piste bleue trouvée au-dessous de l’arrivée du télésiège ; nous ne la quittons qu’au pied du col de Boticotch. Là, le calme précède la tempête… Jusqu’au col, le vent certes fort, ne nous bouscule pas encore trop. Les profils du Pic d’Arlas mettront bien à mal la progression. L’effet Venturi décuple la force du vent et nous peinons à garder l’équilibre. La pluie intermittente mais dure se joint aux déferlantes. Le sommet se gagne un peu à l’arrache. Plus délicate encore sera la descente de ce Pic pas si anodin que cela, visible et identifiable depuis PAU, que nous aurons traversé sans trop apprécier. Le soulagement se lit sur les visages lorsque nous atteignons le téléski d’Arlas ou peu à peu ces conditions peu ordinaires s’estompent.
A peine 15h et revoilà le parking des « Myrtilles ».
Que de vent, mais que de vent ! Finalement une journée aux conditions bien maussades que nos objectifs modestes suffisent à bien remplir et qui laissera quelques souvenirs plutôt aérés. De Dioù, mais fermez cette porte !
Les photos d’isabelle, daniel et christian par ici
Antoine
Pour Info et retour vers le futur : concernant l’article sur les Picos de Europa, ce dernier a été complété : tout en bas de page se trouve un nouveau lien permettant de visionner les photos d’Isabelle que je remercie vivement. On y trouve entre autres quelques topos des voies permettant l’ascension du Naranjo de Bulnes.
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