Suite à la journée météo agitée de la veille et malgré la reconnaissance réussie de l’avant-veille, la boucle d’Holzarte ne sera pas programmée ce dimanche. Cette rando atypique attendra les conditions plus heureuses qu’elle mérite bien…
La neige en remplacement, de la toute fraîche en quantité sur le Pièmont en basse altitude, l’occasion de revisiter un accès méconnu du pic d’Escurets. Ce sommet proche de nos bases domine par ses pentes nord, Ogeu et le bois du Bager et offre un menu autrement plus engagé que le trop usité col de Marie-blanque ou trop classique bois de Lazerque flanqué de ses cromlechs. L’itinéraire du jour démarre beaucoup plus bas, seulement à la cabane de Laus et offre aussi une cabane-déjeûner dite cabane de Lascoungues.
A la cabane de Laus, on aurait du pouvoir y arriver en voiture si quelques arbres en souffrance ne s’employaient à barrer une piste par ailleurs bien carrossable. Cela vaudra 2 km piétonniers de plus et quelques actions cantonnières qui auraient pu plomber notre timing. Il en faut plus pour freiner l’engouement général et au bout d’une petite heure, nous quittons la piste, en passant sur raquettes. Par moments l’itinéraire forestier s’avère un peu brutal, à moins que ce ne soit le traceur… donc quelques pentes qualifiées seulement « d’un peu frontales »… Les circonstances sont un peu piégeuses et il vaut mieux bien savoir ou l’on va… Dans la forêt, avec de nombreuses tranchées d’exploitation et toute cette neige, les repères sont peu visibles. On déneige même un cairn très récent made in ASPTT, style catalan, excessivement rare car on en croise seulement un tous les 15 ans… Le soleil arrive enfin alors que nous sortons de la forêt au cirque nommé pour la circonstance comme l’abreuvoir, donc Louraou. Il reste la moitié du dénivelé soit 400m mais des conditions magnifiques comme une grande course de haute montagne. Une route limpide maintenant mais qui reste bien à tracer pour rejoindre le col de Gerbadure que nous laisserons, sans aller véritablement le chercher, sur notre droite pour enchaîner directement dans une diagonale qui nous amène au camp de base, la cabane de Lascoungues. A cinq, dans un quinconce appliqué et précis, les belles traces que nous laissons se révèleront de tout premier ordre et plus que recommandables pour le retour. Au camp de base, le délestage d’un peu de charge pour booster le dernier élan car il reste encore 150m à gravir. Après un dôme exposé et bien glacé ponctué d’un petit passage de 10 m engagés, dans une ambiance éphémère de jour blanc, nous prenons pied sur le haut plateau. Enroulement des derniers rochers et voilà le pic d’Escurets. Un peu frais mais appréciable, bonne visibilité et même la sensation privilégiée d’être seuls au monde au zénith du jour !
Retour prudent sur Lascoungues pour se reconstituer face au soleil. Les fondamentaux habituels restent bien présents. La descente s’effectue sans précipitation mais dans le dégel qui nous envoie ici ou là quelques paquets de neige sur la tête et le sac, revoilà bientôt la cabane de Laus.
Belle journée bien réussie, merci aux téméraires du jour pour leur engagement.
Antoine
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