Un peu incongru de venir dans un couloir de neige sans neige… mais chez les pétos ce qui est incongru à tendance à se banaliser… Le menu proposé aujourd’hui, est de venir prendre l’autoroute pédestre GR10 qui part depuis le virage (épingle à cheveux) de Pla de Garet (en allant vers la Mongie) pour enrouler par le sud la première grosse masse de montagne, objectif de ce jour de grand soleil sous canicule. Après une petite heure, le groupe de 2 3 a rejoint le pied de la voie.
Ici, en hiver ou au printemps avec de belles conditions, un beau couloir de neige sur quelques 200 à 300m de dénivelé vous est proposé pour rejoindre le Barassé. Et cela évoque d’autres souvenirs d’une équipée de 2 2 pour une montée en brassée et en embrassant aussi les quantités de neige qui me revient en mémoire ; c’était la veille de noel 2006, juste un chantier pharaonique dont Jean-Marie et Eric doivent garder quelques images. Ce jour-là, je peux dire avoir nagé véritablement la brasse dans la neige mais aujourd’hui que nenni, point de cela ; le couloir est bien sec et cela constitue un problème car nous ne savons pas bien lire un cheminement ! Les jumelles chercheuses de cairns n’aident en rien et l’option prise par le commandeur du jour est radicale : pleine pente pour les 450 derniers mètres de dénivelé ! La pente s’accentue alors surtout après avoir passé un premier cône bien propre et herbeux qui nous porte 150m plus haut ; ça souffle un peu dans les rangs sans trop bougonner mais faut pas que ça dure trop, un traitement pareil à grands coups de pentes voisines de 40°, pourrait provoquer une mutinerie… On farfouille encore un peu pour trouver une solution moins pentue, Philippe part en éclaireur à gauche ; la solution était à droite, une chance sur deux et donc pas de chance, il reviendra bredouille. La progression pleine pente se poursuit inexorablement avec le toujours têtu « català burro » de devant plutôt imperturbable. Le couloir de neige se termine par une zone plus rocheuse, plus érodée et on trouve enfin quelques traces, toujours pleine pente.
Le sommet est en réalité bicéphale et nous nous posons sur celui qui domine les abîmes Nord et Est marqué par un piquet de fer pour admirer le panorama sur La Mongie, et toutes nos œuvres passées telles Arbizon, Quatre Thermes, Teste Guilhem, Bastan… La liste s’allonge toujours pour le train dont la locomotive taguée « ASPTT » tire tous ces noms comme autant de wagons sans jamais se terminer…
Le retour aurait pu faire craindre le pire mais l’exploitation chirurgicale d’un semblant de sentier, (plutôt à gauche donc quand on descend la pente) nous ramènera bien serrés sur du velours donc sans dommages à l’autoroute GR10. A ceux qui auraient une vocation ou des envies de gros chantier cairns, je recommande cet itinéraire qui se prête formidablement à une initiative car nous n’avons pas vu l’ombre d’un seul tas de cailloux bien rangés de la journée ! Au torrent, après quelques batifolages de circonstances, un club des cinq se constitue naturellement pour commander, à l’insu de son plein gré, le retour élégant. De cette ultime aventure, on comptera malgré tout 2 réussites avec passages en force pour des costauds, et 3 renoncements que seules expériences malheureuses passées, résolutions raisonnées pour le présent, grandes sagesses et élégances pour le futur, commanderont.
Merci aux participant(e)s pour ce vécu.
Les photos de Philippe par ici
@ bientôt
Antoine
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