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Week-end au cirque de IP

Le 13 mai 2007, l’ASPTT programmait la Peña Collarada dans la journée depuis Can Franc. Les archives photos 2007 du site témoignent de cette journée de montagne magnifique et d’un groupe de montagnard(e)s à saluer. Respect.

7 ans plus tard… Peña Collarada 2886m.

Dimanche 18 mai 2014, l’histoire se répète : les encadrants sont les mêmes, le groupe s’est un peu éclairci. Partis vers 7h30, à 4 depuis le bivouac au refuge non gardé du lac de IP,  il faut mettre les crampons dès la sortie du refuge. La mauvaise trace en guise de balcon au-dessus du lac aide à peine : ne pas s’emmêler les pinceaux ici… Surement le passage le plus dangereux de l’ascension car ensuite vers le col d’IP, avec le soleil, la neige se transforme progressivement et il n’y a pas de véritables soucis. Pour assurer rassurer le groupe, dans la plus forte pente sous le col, on sort la corde. 10h, le col et  le temps qui se charge côté espagnol, visiblement ce ne sera pas grand beau…

La seconde partie du groupe, ou plutôt un second groupe, décolle du refuge seulement vers 9h . Philippe et Christian, sans doute pour assurer dans les meilleures conditions possibles le ravitaillement en route de tous les liquides, ont soigneusement évité le bivouac de la veille. Partis de Can Franc à 7h, ils ont rejoint  Mylène au refuge qui les attend pour leur expliquer le chemin et faire le lien…  A 3, ils feront une vive montée des 700 métres de dénivelés.

Du col, pour finaliser on passe une première partie « débonnaire » sans neige qui nous fait gagner une centaine de m de dénivelé. Pour terminer à nouveau en neige, il faut remettre les crampons et traverser un dernier goulet, ultime verrou. La promesse est là.  Sommet  avec Jean-Marie, Isabelle et Christiane mais sans le soleil. De temps à autre une éclaircie découvre les paysages, La Pala, Escarra, L’Ossau. Déjeuner pour couper l’attente de nos suivants mais rapide car le froid se fait sentir. Pour redémarrer, on refait la cordée mais Jean-Marie n’a pas le temps d’engager le retour : « ils sont là ! ».

Nous redescendrons donc à 7 quelques minutes plus tard, et à l’abri du col une seconde pause déjeuner s’organise avec beaucoup plus de carburant que la première…

1 jour plus tôt… Punta d’a Tronquera 2689m.

Sabado, dies y siete de mayo, dans la montée du chemin qui côtoie le Barranco de IP nous nous comptons 5 ; l’itinéraire bien balisé en jaune et vert est très bien dessiné pour ceux qui sagement le suivent, car les raccourcis des descendeurs furieux le maltraitent sans aucun ménagement. La plus grosse partie de la montée s’effectue dans la forêt et une première cabane de berger est atteinte à près  de 2000m. Dès lors, le cirque s’ouvre, les pâtures prennent la place de la forêt et arrive bientôt le lac de IP dans la neige, avec son décor faits de sommets magnifiques – Collarada, Peña  Nevarra , Pala de Alcaniz, Punta Escarra, Pala de IP – et aussi d’infrastructures, bâtiments techniques liés à l’exploitation du barrage.  Il y a une cabane de berger qui peut servir de refuge avec des couchages pour 5 personnes. Son état n’incite pas trop au bivouac. Sous le barrage, le bâtiment technique a été transformé également en refuge. Il est préférable d’utiliser celui-ci qui offre un confort bien plus net avec des couchages type tapis de sports à l’étage et un ensemble de bancs et de tables au rez-de-chaussée. Ce sera notre camp de base qui offre l’intérêt supplémentaire d’avoir son entrée-terrasse dans l’axe du barranco de IP avec le plein soleil jusqu’en début de soirée. Il y a quand même un inconvénient : avec la neige,  la première prise d’eau est à près de 10mn…

En début d’après-midi, une seconde journée commence. L’ascension de la proche Pala de IP nous paraît un objectif moins compliqué que Punta Escarra compte tenu de l’enneigement. Le groupe s’engage dans le couloir entre la Punta d’a Tronquera et la Pala de IP ;  avec la neige les crampons sont vite nécessaires. Le couloir, se rétrécit d’un coup et dans les derniers mètres, sous le col, la pente devient forte. Il faudra prendre toutes les précautions pour sortir en crêtes, en déviant à droite dans les rochers.  Au col, un inventaire, un point carte et des décisions… L’option choisie pour le retour est de suivre le fil de crêtes jusqu’à la base de la Moletta et de là, rejoindre la route qui mène à Can Franc, route construite pour l’exploitation du barrage, évaluation 2h de rando et encore si tout va bien. Exit la Pala de IP, le timing et les incertitudes ne tolèrent plus la moindre surcharge… En plein soleil, le chemin de crêtes est splendide. On y croise de façon tout à fait anodine,  le sommet du jour « Punta d’a Tronquera ».

Ce retour pose question car la route que nous devons rejoindre domine des précipices et un peu à l’image de celle entre Aubisque et Soulor, pourraient être coupée par des névés ou des effondrements  infranchissables. Sous la Moletta, la traversée jusqu’à la route s’effectue sans difficultés et rapidement, on enlève les crampons.  Sur cette fameuse route, s’ensuit un spectacle atypique de décors dignes de films d’Indiana Jones. Des blocs de plusieurs mètres cubes en travers, une route taillée au couteau dans la falaise, des abîmes…  En gros, elle suit régulièrement la courbe de niveau du refuge et passe chaque barranco en l’épousant au plus juste ce qui génère autant de méandres : ici aucun tunnel. Juste en dessous, cheminent quelques câbles d’énergie protégés de mètres en mètres par des dalles de béton. La pensée du chantier extraordinaire qu’a été cette route laisse perplexe. Pour nous, 3 km et juste quelques névés et éboulements gargantuesques mais rien d’infranchissable. Au bout de l’aventure de barrancos en barrancos, la « carretera » nous mène avec bonheur jusqu’au refuge  un peu après 19h; le terme d’une journée classée  à minima UPL(*) selon la nouvelle cotation « cirque de IP – ASPTT ». Légère veillée-repas  au soleil, en terrasse, avec 4 voisins espagnols accompagnés de 2 chiens. L’ensemble nous ignore bien… Mais les fondamentaux rassurent : apéritif au Monbazillac, rouge de Bordeaux et cake de Christiane seront les dernières valeurs avant la chaleur du duvet et le confort d’un nuit calme et réparatrice.

(*) UPL : Un Peu Long. Se dit d’une course de montagne de durée significative sans dénivelé excessif. Peut s’appliquer à la rigueur à ce samedi 17 mai avec 9h de rando mais est fondamentalement impropre aux 1700m de dénivelé pour lesquels la cotation UPTL semble plus appropriée(T=Très et non pas Trop).

Antoine,

les photos d’Isabelle et Philippe par ici

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