Les planètes s’alignent pour le groupe de 7 qui démarre depuis la cabane d’Aspeig dans le fond de Bielle, la journée offrira une magnifique météo, du soleil, pas de vent, pas de froid… Inutile de décrire l’itinéraire archi-connu de tous qui mène aussi vers le Lauriole ou vers le Pic de Bareilles jusqu’à la « cabane » d’Ibech. La dénomination « refuge » que porte ma vieille carte s’avère faussement prometteuse puisque la bâtisse se trouve uniquement destinée aux activités pastorales : pas d’accessibilité, pas d’abri possible. D’Ibech, il faut prendre en Est, passer au dessus d’un petit pierrier caractéristique qui nous sort de la prairie bien pentue et nous fait rentrer dans le « bois des Terres Inconnues », tout un programme.>/p>
Au bout du bois, avec son premier soleil, le groupe contourne le contrefort Nord du Pic de Gerbe pour redescendre vers un abreuvoir. De ce point toujours en Est, de bonnes traces permettent de s’élever et traverser la partie de l’arc dans le versant encore ombragé qui garde des traces de neige de précipitations d’il y a plus de deux semaines maintenant. Sans difficultés l’équipée prend pied sur la crête et désormais retrouve le soleil pour plusieurs heures ! La montée vers le premier des 5 Monts, le Pla Troubat bien en herbe, propose quelques passages très étroits et aériens, plutôt en roche qui se gèrent avec beaucoup de vigilance. Du Pla Troubat nous passons plusieurs fortes proéminences rocheuses, toujours aussi étroites et aériennes, que la carte note comme « Rochers des Cinq Monts » ; on dira qu’il y en a 3 pour faire le bon compte… Les paysages déroulent : Jaout, Laruns, Lauriole, Gentiane pour en citer quelques uns parmi les plus proches. Après ces « Rochers » la crête devient moins effilée, et, garantie par une barrière pastorale de belle envergure, elle amène au pied du cinquième et dernier Mont, le plus haut, le Pic de Gerbe. Les conditions du jour permettent une ascension confortable du dernier éperon, mais on se rappelle aussi qu’ici, d’autres occasions en neige et aussi en glace, cause vent et froid, le cramponnage devenait indispensable. Aujourd’hui, jusqu’ici, les piolets dorment et s’ennuient un peu alors que la mi-journée réveille le moment de ripailler. Nous occupons confortablement un sommet parfait pour 7, imaginez si nous avions été 18 ! Im-pos-si-ble !
Le café et les chocolats tournent encore, le repas se termine tranquillement lorsqu’un trio de traileurs vient perturber le service ultime, celui du génépi de la Géougue d’Arre millésime 2024. Mais, sacrilège ! La féminine du trio n’y trouve pas trop de goût si ce n’est qu’il arracherait ! Pourtant, elle qui peinait beaucoup en montant retrouve, après une belle rasade faussement refoulée, un soudain équilibre inattendu pour son souffle. Quelques rires et photos plus tard tous les occupants quittent le sommet. Les traileurs en marche arrière et les Pétos en traversée pour descendre le Pic de Gerbe par son versant Nord.
Je suis un peu perplexe car je n’y suis jamais passé. Philippe insiste, il connaît ! Xavier en rajoute, il a fait l’ascension par ce côté, en famille ! Mais d’où il sort celui-ci ? On ne sait pas toujours avec qui on randonne…
Désormais le « retour élégant » (marque de fabrique du club dont Jean-Marie devrait déposer le brevet sans trop tarder, sans quoi il risque d’être victime de plagiat) inévitable s’organise. De fait, les passages ne sont pas plus engagés que ceux vécus le matin, seulement le début de l’arête à bien gérer. Heureusement avec les piolets tout va bien, je suis rassuré ! L’avancée s’effectue progressivement mais sûrement ; la forêt a envahi la crête, on recoupe le petit col du matin et notre Président nous emmène vers le sommet forestier du Pic de Cambeilh. Ensuite, le groupe descend sur la droite. Un air de liberté flotte sur les 5 Monts avant que la boucle de crêtes ne se termine dans une pente de bruyère, l’impression de voler dans l’azimut des crêtes de Coos, la belle arête qui conduit au Jaout. Un chemin, une piste, traverse le haut du bois de Pan pour arriver au col de la Courade. Le soleil disparaît peu à peu. On va profiter du ravin de Sarraoudes, bien herbeux dans sa partie haute, bien glissant, ce qui aurait pu offrir une ultime chance aux piolets d’œuvrer (las !), pour rejoindre directement un bon sentier dans le bois d’Aspeigt et retrouver la piste du matin.
Une majestueuse tarte aux pommes proposée par Marie-Laure accompagne le pot de clap de fin d’une superbe journée.
Grand merci au groupe du jour, et particulièrement à Philippe pour tout le cheminement post génépi, c’était seulement limpide, pas liquide !
Antoine.
les photos d’Antoine, Jackie et Marie-Laure sont ici
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