En ce dimanche 4 juillet, le cyclotourisme vient perturber la programmation de l’ASPTT Montagne.
Repérée la veille au matin sur un article du journal, la cyclo « la Pyrénéenne » qui culmine au
Hautacam, lieu de départ de la rando prévue, présente désormais un risque…Donc plan B. De là à
aller chercher le Chinébral de Gamueta, il y a plus d’un tour de manivelle de pédalier…
Et à notre rdv, on a failli être 8 mais finalement nous restâmes 7. La reprogrammation du jour
présentant des incertitudes tout à fait justifiées. Il faut dire que pour aller chercher, depuis le côté
français, cet iconoclaste sommet espagnol qui se cache derrière le cirque d’Ansabère, il faut déjà
rejoindre le pont de Lamary (voie royale du site d’Ansabère) dont l’accès réputé rugueux reste
aujourd’hui juste égal à lui-même.
En situation, cela retarde un peu le groupe sans entamer son énergie. Pourtant le pastoralisme ne
nous autorise pas à traverser les cabanes d’Ansabère et la bergère fromagère nous demande de
rectifier notre trajectoire pour cause de parc électrifié.
Après les cabanes 2 options s’offrent : passer par le col de Pétragème ou celui de l’Achérito. La
confrontation des expériences accouche de la seconde solution. Col moins haut, plus abordable mais
impliquant, pour l’objectif, une descente de 200m de dénivelé et un large détour en suivant le vallon
du Barranco de l’Acherito plein sud jusqu’à trouver une faiblesse dans la crête qui borde le vallon
côté Est. Malgré la chaleur, la progression est rapide, le cheminement aisé, essentiellement en balcon
pour perdre le moins de dénivelé sur les pentes herbeuses traversées par quelques pierriers. Une fois
cette crête coupée, on poursuit toujours plein Est jusqu’au pied de l’Anzotiello et un vallon s’ouvre
cette fois-ci plein nord. En prenant de la hauteur le terrain devient moins facile, la montée directe
impitoyable très exigeante, exposée soleil, rocailles. Un passage est identifié entre le Mallo Goretta
et le Goretta d’os Gabachos. Une fois ce col-brêche atteint les batteries doivent être rechargées, il
est presque 13h et il est bien temps de se refaire. Pause déjeuner.
Le doute, nous mine un peu. On ne voit toujours pas le sommet et il reste encore un peu de distance,
« de profondeur de carte » et de plus les horizons se chargent déjà. Malgré cela il est toujours plus
difficile de renoncer…Finalement on ne renonce pas. Du col, en escaladant sur quelques mètres
l’arête du Goretta d’os Gabachos, le terrain s’éclaircit d’un coup devenant presque un plateau
herbeux qui s’incurve sur notre gauche pour nous donner la visibilité sur l’objectif du jour. Le final se
révèle beaucoup plus facile qu’il n’y paraît et nous atteignons le Chinébral de Gamueta peu après
14h. Devant nous, panorama dominant sur l’Acherito, le col de Pétragème, le pic et les aiguilles
d’Ansabère, derrière nous les crêtes de la Chourique…
On pourrait imaginer un retour par le col de Pétragème, mais il faudrait gérer quelques nouvelles
incertitudes sur l’itinéraire et on ne doit plus perdre de temps, les orages sont annoncés pour la fin
d’après-midi. On reviendra donc sur nos pas. Les nuages deviennent menaçants mais le groupe
repasse toutes les étapes de la matinée sans perdre de temps. En arrivant aux cabanes d’Ansabère
bienvenues vers 16h30, l’orage promis éclate. Encore secs, on trouve refuge dans l’abri qui nous est
dévolu, déjà « habité » par un randonneur au long cours qui fait la traversée des Pyrénées.
Après une demi-heure d’attente, l’orage semble se calmer un peu…Une fenêtre ? Depuis 10mn nous
sommes repartis vers le pont de Lamary et peu à peu l’orage revient, se déverse, redouble de
violence. Pendant 15mn nous descendrons dans le vent, les trombes d’eau, un peu de grêle, le tout
saupoudré de tonnerre et d’éclairs, le passage dans la prairie intermédiaire sera dantesque. A
l’approche du parking, l’orage s’est éloigné à nouveau, trempés, le calme et un regain de sérénité…
Au final, un peu chanceux et soulagés, devant notre conso habituelle et les ravigotantes crêpes de
Nicole on peut se « débriffer » le timing de la journée. Choisir un autre objectif, partir plus tôt, choisir
d’aller sur Pétragème, ne pas faire le sommet, attendre un peu plus dans la cabane…Le plus difficile
étant toujours de bien décider, certainement nous avions les solutions pour éviter ce final mouillé et
risqué.
Merci au groupe pour son engagement soutenu tout le long de cette journée.
Antoine
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