Barrage de Cap de Long, un peu avant 8 heures, un groupe de 5 progresse sur le chemin en balcon au-dessus du lac. Tracé au gré des faiblesses de la muraille, ce sentier exigeant vaut toujours son lot de commentaires, surtout lors des retours pénibles…C’est un balcon magnifique sur le Ramoung, le
Néouvielle, les Trois Conseillers, le Turon du Néouvielle, les arêtes des Trois Conseillers et Ferbos…Mais pour l’heure, tout va bien, ciel bleu roi (presque), pas de nuages, eau limpide et beaucoup d’entrain pour la petite troupe compacte. Le tracé, les cairns, nous amènent plein sud, le long du
vallon de Cap de Long et un premier palier de 300m de dénivelé se termine sur un petit étang. Le second palier nous amènera lui sur une zone desséchée, vestige d’un autre étang. La halte pour admirer les sommets dominants : le Maou et sa roche très claire, le Badet et sa masse équilatérale, le
Pic Long plus sombre avec sa tête ronde…Nous n’irons pas à la Hourquette de Cap de Long, nous allons couper et faire notre chemin dans le pierrier qui permet un accès direct au Maou plein Ouest. La pente particulièrement exigeante ne laisse pas beaucoup de répit et sur le final le chemin nous
perd un peu à moins que ce ne soit l’inverse. Mais voilà la crête et le pied du Maou. En fait pour faire le sommet, il manque seulement une dizaine de mètres, bien verticaux dans une roche délitée et spectaculaire. La roche est disjointe. La première impression ne donne pas envie, il faut « rentrer dedans».
On a choisi de passer avec la corde ; assurés par le haut depuis un becquet. Un peu technique, certes, mais les conditions militent pour bien profiter. Fin de la première épreuve et sommet du Maou, petite esplanade…
Ensuite la crête devient carrément effilée sur une centaine de mètres et toujours un peu en mode « alpinisme » on s’encorde, les liens ne laissent passer aucun becquet, on évolue presque « en bavaroise », côté Est vers le Pic Badet. On arrive dans une faiblesse de la crête qui constitue la « porte entrée-sortie » du Badet. Un groupe de 5 randonneurs espagnols est devant. La progression se fait toujours en ligne en prenant le meilleur versant. On enlève la corde désormais inutile, le groupe d’Espagne est rejoint et dépassé ; il va au Pic Long mais ne connaît pas mieux que nous, il tergiverse un peu et préfère nous laisser devant. Au sommet du Badet, un énorme cairn, il est déjà 13h. Le topo donne encore 1h15 pour le sommet du Pic Long, objectif, ce matin, à peine voilé et de moins en moins réaliste. Repas au sommet du Badet, dans un petit creux bien aménagé. La suite sur l’arête vers le Pic Long, s’engage un peu plus tard, toujours encordés, dans une solution de progression très chronophage. Le groupe d’espagnols est repassé devant. Les chaos de blocs
sommitaux, de descentes, de remontées finissent sur l’ascension de l’Aiguille Badet où nous trouvons les vestiges d’un rappel. Plus de 15h maintenant, il faut vraiment penser au retour. Deux options se proposent, rejoindre la Hourquette du Pic Long et trouver les rappels qui permettent de descendre côte glacier « de Pays Baché » ou revenir sur nos pas. Devant nous les espagnols ont peu progressé et se retrouvent collés sur une aiguille secondaire qu’ils auraient sans doute dû contourner…Spectacle pas très engageant… Dans le groupe, aucun vécu du rappel de la Hourquette ; ce point est déterminant car l’équation horaire peut maintenant vite devenir critique… Un « Tiens » vaut mieux que deux « Tu l’auras ». Le retour sur nos pas est décidé un peu brutalement. Notre échappatoire sera atteint en 45 mn en repassant au Pic Badet pour une descente tranquille, retour un peu fastidieux mais bien rythmé par tous…
Le Pic Long, un peu trop long aujourd’hui, attendra un meilleur jour et surtout une expertise du passage de sa Hourquette pour lequel le topo donne du trois en escalade frontale et rapide. Avec une corde, cela paraît largement à notre portée. Quand je vous dis qu’il en reste encore à faire !
Plus tard, 19h, un bar à Saint Lary nous accueille quand même.
Merci à mes complices du jour pour cette journée magnifique et bien partagée. Surtout, ne soyez pas déçus, le Pic Long, aujourd’hui, c’était seulement la cerise sur le gâteau et on y retournera, le rendez-vous est pris, juste pour lui.
Antoine
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