Juste une dizaine de convives ce dimanche pour rejoindre le magnifique village de Borce avec ses maisons médiévales restaurées, ses 2 églises et aussi ses toilettes publiques quatre étoiles dans la grand rue, la « carrère ». Mais pas de quoi trop s’attarder avec le GR 10 qui assure notre orientation et très vite le groupe atteint le haut du village, puis la forêt non sans avoir évolué sur cette vieille traverse de transhumance, pavée de galets qui demande toute notre attention pour ne pas glisser : humidité à gogo.
Le GR fait ses lacets le long du ruisseau de Boussoum et sur le flan de montagne Est, pelé mais tapissé de fougères bien sèches. La montée dure depuis un bon moment et nous amènera à pauser bien avant la cabane d’Udapet de Bas. Soleil et mise en « culottes courtes » ! La cabane « double » se trouve en bordure d’une belle prairie qui donne des vues saisissantes vers Le pène d’Udapet et la magnifique crête (un objectif du jour) qui le chapote vers le col de la Nabe. Désormais on avance vers le col de Barrancq et la cabane d’Udapet de Haut qui n’héberge personne puisqu’il n’en reste que quelques amas de cailloux. Maintenant, le chemin jouxte la lisière du bois et va s’y installer, juste le temps de passer le col peu marqué. On gagne le profil de crêtes, on perd le GR qui a basculé sur l’autre versant. Très vite, à nouveau à découvert, il ne reste que quelques centaines de mètres pour gagner le dôme. Un chasseur de perdrix et ses 3 chiens passent par là : désabusé et bredouille, essoufflés et assoiffés. Le dôme propose un large espace, un randonneur nous a précédé. La vue à 360°, Pic d’Anie, Ansabère, Sesques, Ossau…
Le moment du repas se prend ici, et parfois nous entraîne aussi dans des discours très éloignés des montagnes, comme aujourd’hui.
Avec certains retours, notamment celui d’un pur « soixantehuitard », l’histoire d’une joute théologique avant ou pendant les chocolats et le café. Jugez plutôt : le débat portait sur les fondements, l’identité, la réalité de la « résurrection de la chair » ; gare au gorille disait ce bon vieux Georges, gare au laïque… Mais non, ne cherchez aucune trivialité dans cette résurrection, ceci est on ne peut plus sérieux, il n’est question que de débattre d’une thèse qui serait seulement approximative car mal soutenue par 2 anciens disciples forgés uniquement à l’aune de l’Immaculée Conception. Mais les deux sont parmi nous, ce pourquoi je ne donne aucuns prénoms… La thèse en question, que je ne développe pas car terrain glissant, n’a pas survécu aux vacances contraintes mais studieuses, éclairées, lettrées, documentées et référencées de notre réactionnaire qui finit par soutenir l’antithèse et rédiger une synthèse en bonne et due forme pour obtenir en quelque sorte la peau Immaculée en racolant les deux enfants de cœur à ses préceptes… Ne cherchez pas de l’obstination, il ne s’agit que de conviction et … d’éclairage ?
Conceptuellement parlant, sûrement un peu compliqué à suivre tout cela pour Françoise dont c’est la première sortie avec cette bande d’érudits… Pour autant, elle ne balbutie pas en montagne. Si je compte bien, parmi nous, elle deviendrait notre 3ème gardienne de refuge en exercice terminé. De quoi assurer nos entrées partout dans les Pyrénées et bien au delà.
Bon, bien, et les crêtes d’Udapet dans tout ça ? On y vient seulement après le repas et le groupe se divise en 2 : une moitié dévale en avant première la pente vers le col de la Nabe pour remonter derechef afin d’escalader vers les crêtes effilées. Quelques passages aériens, rien de bien méchant mais du gaz et le sommet Est se conquiert facilement. Pour aller plus loin, il faut s’équiper et le visuel annonce un beau chantier quand même, au mieux une heure en aller et retour… Sages, cools et surtout laïques, on va en rester là pour aujourd’hui, jouer collectif, revenir au col, et rejoindre notre autre moitié de groupe à la cabane de Cayalatte, puisque nous avons décidé de faire une boucle en rejoignant le gave de Bélonce et la route forestière du même nom. Un peu longuet cet itinéraire comme en attesteront les stats du jour, dénivelé 1300m et 18km quand même. Dans le final, une heureuse suggestion GPS bien affirmée nous évitera de rallonger inutilement le retour vers Borce.
Plus tard, au Permayou, les crêpes de Sylvie (au pastis), les croquants de Marie-Laure (moins croquants que d’habitude), les chocolats de Jackie accompagnent les rafraîchissements.
Belle journée, belles montagnes, belle équipée, heureux monde où tout va bien !
Antoine
Nb : Le nom du Dôme de la Nabe m’est proposé par l’applicatif « Opentraveller » avec carte de fond « OpenStreetMap ». Ce jour, une référence GPS a proposé un autre nom plus clinquant : « Loulou » ???
les photos de Gene, Jackie, Marie-Laure et Sylvie ici
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