On ne va pas se mentir, le week-end de « Pentes & Côtes » s’annonce pourri de précipitations et le challenge « de ne pas trop se mouiller » habite les huit Pétos qui tentent l’aventure. Mais fait extraordinaire et notable en 3 jours de randonnée, tous les pièges d’averses et d’orages de tous poils seront évités !
Punta Bisaurin 2670m
Samedi, après 3 heures de voiture, nous débarquons au refuge de Lizara et un rayon de soleil nous accueille. Au volant de la voiture de tête, le programme vient d’évoluer de façon tout à fait incongrue puisque l’objectif du jour constitue le « Bisaurin » seigneur local. Faire le Visaurin en partant à 11h !! Essayez donc ! Ce groupe aime les handicaps, tous les handicaps puisque pour rejoindre le « cuello d’o Foraton », il se perd avec le GR11 sur le contrefort Est du « Puntal Alto d’o Foraton », ce qui vaut un petit détour quand même pour redresser la barre. Au cuello un trop bref arrêt ravitaillement et déjà le profil Sud-Ouest du « Bisaurin » bien embrumé ne nous montre que sa partie basse avec des traces bien verticales, on dira plutôt une saignée devenue torrent avec laquelle il nous faut cohabiter pour faire notre chemin en essayant de repérer les cairns. Les rythmes différents ont dispersé l’abordage dans une ambiance de brume, de froid malgré quelques rayons de soleil. Au-dessus de 2200m la neige nous cueille mais elle tient bien et nous ne cramponnerons que pour le retour pour sécuriser la descente. Lorsque la croupe sommitale sera atteinte, il reste à évoluer plein Est. L’ambiance devient hivernale, le spectacle des corniches acérées et proches fait frémir. Un grand moment après les premiers que le froid a bien cueilli, le groupe se reconstitue et enchaîne aussitôt une descente prudente. Les organismes ont beaucoup donné, se sont bien trop exposés aux « hypos » de tous poils. Profil bas pour rejoindre le Cuello d’o Foraton où s’organise notre déjeuner à…16h ! Le retour au refuge s’effectuera tardivement : plus de 18h à notre arrivée et toujours secs ! Au refuge nous sommes pratiquement seuls et le gardien sera d’une grande bienveillance, écoute discrète certes, mais qui se révèlera toujours à l’avantage de notre confort. On le remercie vivement. Les douches, l’apéro, dehors les éléments peuvent se déchaîner même pas peur, le repas à 20h, l’ambiance heureuse.
==> les photos J1 (Gene, Joëlle, Marie-Laure)
==> le relive J1 (Joëlle)
Plana Mistresa 2000m
Dimanche, tantôt il pleut, tantôt il grêle, tantôt il neige. Le réveil matinal à 7h ne change rien à l’affaire, on le savait : ce jour, le gros de la dégradation arrivait. Le petit déjeuner s’éternise notamment avec un test de confitures à la rhubarbe…Ensuite, il faut s’occuper. Du Dobble proposé par l’énergique Marie-Laure aux réussites pour lesquelles Eric prend la main mais doit encore progresser pour ne pas boire la tasse, au « Truc » catalan de mes vertes années (phonétiquement « trouc ») très difficile à comprendre pour les béarnais (et dont je tairai ici les règles car cela durerait un petit peu et je sais votre temps toujours aussi précieux ; ceci dit, je peux faire un article spécifique pour ceux que ça intéresserait…) pour finir par un Rami « ouvert » plus abordable. Le tout à la sauce de quelques gâteaux, œuvres de nos féminines ou de leur gourmandise (on en a eu tous les jours, à tous les repas, à toutes les occasions, des gâteaux : tous plus bons, plus beaux, mais le plus lourd était bien celui aux fraises de Christiane monté au Bisaurin dans son moule… avec les assiettes !). Le temps évolue peu, dehors toujours pluie. Alors on fait une parenthèse Paylib, outil qui permet d’encaisser instantanément de petites sommes, type les arrhes. Très structurant pour les organisations de séjour…Avec toutes ces occupations et mises à niveau, on ne s’ennuie pas d’autant que cela provoque des débats ; forcément l’heure du repas arrive vite. Le gardien nous laisse gérer notre pique-nique et là, plus tard, avec le café, le ciel se dégage, il ne pleut plus !
Départ à 14h quand même, nous revoilà dehors, en chemin sur la route du « Pico L’O Ibon ». Le gardien nous a déconseillé de faire le sommet dans les conditions actuelles, surtout par cet itinéraire (pourtant réalisé avec Jacques, un jeudi…il avait intitulé la rando « les crêtes d’Olibon », tout un programme…et une bambée d’anthologie) et notre objectif se limite à la Caseta de los Forestales ou, moins ambitieux, au refuge d’Ordelca (réseau mobile présent…). Le chemin magnifique au-dessus du barranco de Bernera nous ravit. Les 2 refuges sont des bâtisses massives spectaculaires, hors d’eau, mais sans aucun confort. Le chemin bien imbibé d’eau et de neige (pas de glace) peut quand même être piégeux. Après les refuges, à la plana Mistresa, la côte 2000 atteinte, il faudrait prendre plein Est pour poursuivre vers le Puerto de Bernera…Mais les fins limiers du club, dont un duo de présidents, sentent bien que le prochain orage, la prochaine averse ne nous laisseront pas le temps d’aller plus loin. Il y a toujours ces gros nuages menaçants derrière nous, le ciel peut nous tomber sur la tête. On revient. On les avait déjà vus à la montée, nous offrir un ballet improvisé sur le névé, une danse à 3 puis à 5. Dans la prairie d’Ordelca, certains pâturent tranquillement, d’autres débusqués au détour d’un virage vont les rejoindre. Les isards offrent un ballet magnifique, un éden parallèle. Les marmottes ne sont pas en reste, peu effarouchées, elles s’affichent dans leur habit fourrure soyeux et certainement confortable aux couleurs sombres. Notre retour tranquille se termine alors que l’averse essayait encore de nous choper…Cours toujours…
==> les photos J2 (Gene, Joëlle, Marie-Laure)
==> le relive J2 (Joëlle)
Peña Oroel 1769m
Pour finaliser la totalité de notre programme, ce lundi devrait être le jour du Castillo de Acher. Nous le « tenons » bien car finalement la fenêtre nous avait été promise…Nous abandonnons sous l’averse le refuge de Lizara un peu avant 8h et il faudra presque une heure en descendant sur Hecho et tournant vers Siresa pour rejoindre le Camping de la Selva de Oza. Pour limiter notre engagement et mettre toutes les chances de notre côté, partir de la Selva de Oza, remonter le baranco de Espata semble la meilleure solution…Les deux véhicules se sont engagés dans le défilé de la Boca dera Infierno, le spectacle de l’eau qui ruisselle de partout interpelle et donne un profond sentiment d’insécurité, le barranco tout proche, les falaises agressives au-dessus de la route, les pierres en désordre sur la chaussée. En arrivant au camping, il pleut toujours. Dans la vallée, « le réseau » nous a prévenus : la météo prédit une journée toute en eau…Avec la pluie et un peu refroidies, les cogitations du moment s’orientent vers un plan B et, fait nouveau, d’abord se sortir de cette vallée désormais oppressante, cataloguée inhospitalière dans les conditions du jour : marche arrière et orientation vers Jaca et la Peña Oroel. Déception, certes de ne pas faire le programme prévu, mais on se console vite sachant que pour le moitié du groupe il s’agit d’une première. La Peña Oroel, le refuge des rendez-vous manqués ?
En passant par Jaca, le « plafond » s’ouvre et un peu de soleil se livre enfin. Au parking du parador de Oroel, pas beaucoup de monde, le restaurant est fermé. Une nouvelle fois, départ tardif : 10h !? La montée vers le haut de la Peña s’effectuera d’un seul trait sur l’habituel chemin bien aménagé mais à la pente impressionnante, l’atmosphère très humide s’ennuage toujours un peu plus, on ne compte plus les lacets dans les racines des résineux. En sortant de la forêt, la crête se propose et un long cheminement bien pierreux conduit à la croix majestueuse et au sommet occidental pour vivre un moment irréel, lorsqu’une trouée de soleil s’impose, lumineuse et chaude. Vue plongeante sur Jaca et toute la plaine mais on ne distingue ni le Castillo de Acher, ni le Visaurin pris dans une nasse bien grise, bien féroce, mal commode. Pas de regrets à avoir. Pour notre déjeuner la sortie touristique se complète par la visite de l’Ermitage de la Vierge de la grotte. Il s’agit d’une grotte naturelle dans laquelle une chapelle fut autrefois installée…sur le flanc sud de la Peña, il faut descendre 200 mètres pour y aller ! L’autel existe toujours mais les autorités ont désormais bloqué les issues de la chapelle car le plafond de la grotte s’effrite et rend le site un peu dangereux. A quelques mètres les chasseurs ont installé leur maison bien « cerrada », leur local bien à eux, cependant ils entretiennent un peu les lieux. Nous déjeunons sur l’herbe rase de la terrasse de la grotte. Pour finaliser sa journée, le groupe se contentera de revenir sur ses pas, donc remonter 200m, mais sans retour élégant, ce dernier proposant quelques paramètres d’incertitudes d’itinéraire et de météo toujours aussi bancale…En arrivant au parking, les nuages ont libéré le ciel mais ce n’est que provisoire, peu après Jaca, les essuie-glaces travaillent à plein.
==> les photos J3 (Gene, Joëlle, Marie-Laure)
==> le relive J3 (Joëlle)
Un grand bravo au groupe qui a bien su s’adapter à la météo difficile. Désormais, nous partons tard, 11h, 14h, 10h et pour moi, c’est une découverte, il faut que je paramètre mes fondamentaux…Les grasses matinées, le club Med !
Soyons sérieux, je blague bien entendu, une fois n’est pas coutume et pour la première en semaine de juin (Vallivierna), je prévois un départ à 6h minimum ! Il faut bien rebondir…
Merci aussi à tous pour le partage et la bonne humeur. A bientôt.
Antoine
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