Au point de ralliement la situation est claire : il pleut mais nos infos météo paraissent indiquer que c’est meilleur coté espagnol. Dans ces conditions, pas d’hésitation, on applique le plan B qui nous a déjà réussi dans le passé, direction le tunnel du Somport, à sa sortie on y verra plus clair ; et ça marche le ciel est dégagé mais bien sûr il y a un vent très fort et assez froid. Tant pis pour le lac de Peyrelade, initialement prévu, il vaut mieux essayer de ne pas se mouiller.
La première difficulté est de sortir de la voiture au parking de Canfranc el pueblo et de s’habiller chaudement en plein vent. Heureusement dans la forêt nous sommes abrités du vent et nous pouvons même alléger un peu notre tenue d’hiver pour monter tranquillement le joli sentier de la rive droite du barranco. Pas de problème jusqu’à la cabane située sur le plateau où nous faisons la petite pause restauration, mais au delà nous retrouvons le vent, en rafales, qui charrie quelques flocons. La température n’est pas froide, mais comme on dit à la télé c’est le ressenti ! Nous ne sommes pas seuls à braver les éléments déchaînés, mais tout le monde marche vite et ne s’attarde pas au bord du lac. Personne n’a l’idée de se baigner, avec une planche à voile on pourrait battre des records de vitesse !
Dans ces conditions, après quelques photos sous un soleil timide, le repas se déroule à l’abri dans le refuge non gardé mais confortable ; pas de sieste non plus, ça se bâche au dessus de la Pala de Yp, les nuages venant du nord poussés par un vent fort pénètrent en Espagne ; il ne nous reste plus qu’à descendre par le sentier de la rive gauche bien cairné, qui permet d’apprécier la profondeur du canyon. D’abord menaçant, le ciel s’éclaircit à mesure que l’on descend et nous revenons à notre point de départ, secs et contents de s’en être bien tiré. Pas de surprise sitôt le tunnel traversé c’est le déluge en France, mais c’est à l’abri aux Voyageurs à Urdos que nous prenons le pot habituel.
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