En ce plein été, nouvelle initiative pour essayer de finaliser sur le pic de Boum. Au printemps 2007, une équipée mixte, raquettes et ski avait échoué à la base du dernier éperon dans un final dantesque aux conditions glacières. En revoyant ces photos (archives du site) et en transposant au nouveau vécu, on peut se féliciter d’avoir été sages ce jour-là. L’an passé, c’était aussi un trio raquettes qui renonçait après une chute de 15 cm de neige pendant la nuit du refuge, chute qui tuait dans l’œuf toute tentative d’ascension et nous obligeait à passer une demi-journée dans une descente ardue et mémorable pour rejoindre le plateau de Prat de Long…
Alors, comme la marée, on repart encore. Ici, nouveau trio. La montée au Maupas devient commune aux garçons, mais pour Josette, c’est une première. Le timing est un peu juste car l’orage se signale… Il avance vers nous menaçant et lâche quelques gouttes lorsque nous atteignons la station de pompage sous le refuge. Encore un gros 200m ! Finalement, il fait un écart vers le Céciré, nous dédaigne un petit peu pour vivre sa vie vers des proies sans doute plus nombreuses à prendre sur Super-Bagnères et Luchon. Chanceux, on atteint le refuge sans dommages… On aurait pu avoir une après-midi tranquille mais vers 16h30, Monsieur Plus alias J-M (qui n’a pas eu sa sieste !), nous boute dehors et nous voilà sur le chemin de la Tusse du Maupas. Cette histoire aurait pu nous emmener bien plus haut mais le timing du refuge avec le repas à 19h et surtout une nouvelle attaque nuageuse nous dissuade de continuer. On peut se concentrer sur demain et le Boum. Au refuge, nous sommes une quinzaine, quelques adeptes de la grande randonnée itinérante dont une famille bien affûtée de catalans de Céret !
La nuit sous et sur la couette, petit dej CAF hyper classique, un gros matelas de nuages en bas, du vent et un ciel assez chargé, quelques-uns des paramètres pour la journée qui démarre. En fait, l’épaisse brume de la vallée restera dans la vallée et ne nous gênera pas. La « fenêtre » météo espérée n’attend que nous ! Si l’itinéraire manque de netteté, au col de Prat de long, nous suivons un cheminement presque horizontal dans les blocs et les dalles de granit pour rejoindre après un éboulis « merdique », l’éperon nord-ouest du Boum. Sur cet itinéraire, il y a des vestiges de ferrailles et de murs en blocs de granit, marques d’un temps révolu ou une infrastructure permettait la pratique du ski sur le glacier du Boum qui a vécu. Après avoir « enroulé » l’éperon, il suffit de remonter dans le pierrier en essayant de se projeter côté droit. Le Mail Barrat tout proche semble bien plus haut et pourtant il ne culmine qu’à 2984m… Le fil de crêtes rejoint sous le sommet spectaculaire, incite à la prudence, donne un petit goût de stress. Une dernière entrave défend l’accès mais en s’adossant au rocher, comme dans une faille, on passe sans réelle difficulté. Ce n’est pas « Grand beau » et les paysages sont un peu tronqués par des masses nuageuses, cela suffit au grand bonheur de Montagne bien partagé. Descente méticuleuse dessinée au laser dans les pas de la montée, pas de fautes, pas de fautes, pas de fautes (Hé ça va, tu deviens lourd on connaît… Ok, mais pas de fautes !). On est partis pour plus de 1800m vers le bas… Repas au refuge, et retour dans le matelas de nuages, imperturbable qui envahit la vallée du Lys encore bien humide.
Merci à mes complices, Josette et Jean-Marie.
Antoine
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