Ce sommet appartient à une arête étranglée entre l’horizontale du gave d’Aspé au nord et celle du gave d’Ossoue au sud. C’est un promontoire que l’on a pu admirer bien des fois tant il est central dès que l’on s’élève dans la région de Gavarnie ou du Vignemale, tant il est caractéristique avec sa crête de roche blanche. Réputé d’un accès complexe, sa voie « à peu près normale » serait un passage à travers les terrasses dans le Pene d’Eras Autous dans des pentes herbeuses et prononcées. Ce matin du 27 juin, avec un soleil déjà bien actif la canicule nous est promise et un trio bien parti de Billère à 6h, ne lambine pas : voiture garée au plateau de Saugué, remontée dans le gave d’Aspé jusqu’au premier parc à bestiaux vers 1700m, repérage du gros rocher caractéristique en pain de sucre à gauche… Une bonne surprise, des traces nettes et cairnées nous conduisent ensuite, jusqu’au pied d’abrupts à remonter mi herbe, mi caillasse. A gauche ou à droite ? Avec Jacques et Jean-Marie, ce sera comme souvent, sans se poser trop de questions, un peu à droite et un peu à gauche et aussi tout droit vers le haut… Pour tout avouer, on vient de perdre les cairns mais cela nous gêne peu, le passage est croqué en quelques minutes. Bientôt on les retrouve et la sente confortable aussi. Ils nous permettent d’accéder en crête côté Est. Un dernier effort pour le dôme sommital et voilà le sommet. Panorama exceptionnel et limpide : gouffre vertigineux vers la route d’Ossoue sous nos pieds, identification du Malh Arrouy et du Soum d’Aspé monstrueux dominateurs du premier périmètre, vue frontale sur le couloir Swam, sommets de Gavarnie, Tapou Montferrat Vignemale et son glacier…
A ceux qui aiment à transpirer sur les crêtes, savoir que l’on peut poursuivre côté ouest sur deux cent mètres mais pas plus car ensuite la crête se termine en éperons rocheux, suite de monolithes infranchissables sauf avec foultitudes de matériel d’alpinisme et beaucoup de volonté et de savoir-faire, la promesse d’un très gros chantier… On ne peut donc pas rejoindre directement le col d’Aspé ou le Sum de Labassa bien connu des skieurs de randonnée.
La descente se fera d’abord sur nos pas, jusqu’au petit passage vers le Coste d’Aspé ou nous avons repéré un peu d’ombre pour le repas. Après le dessert, un soupçon de retour élégant s’invite au menu. Le groupe osera la descente dans le Coste d’Aspé, d’abord un peu à l’arrache pour passer un verrou dans une barre vers 2200m ou il faudra traverser un névé et ensuite dans une descente plutôt directive au milieu des rhododendrons pour trouver dans le fond du vallon d’Aspé, une légère brise salvatrice qui accompagne le chemin vers la voiture. Plus tard, le thermomètre, enseigne verte des pharmacies, affiche 43° à Lourdes et 38° en arrivant à Pau.
Belle visite sur ce sommet peu connu, beaucoup moins sauvage que promis. Un grand Merci à mes deux complices du jour.
Antoine.
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