La neige !
Maître mot de l’hiver, précoce, elle a envahi nos montagnes et le piémont ! Désormais, il faut penser raquettes, crampons, arva, vêtements chauds, thermos…
La météo vient perturber le projet du Jaut qui vaut beaucoup mieux que cette triste journée d’incertitudes; un plan B est nécessaire mais aujourd’hui, il faut partir bas, trouver un terrain qui s’affranchit de risques avalancheux et cibler une cabane pour essayer de se reconstituer au sec. Le tout sans aller trop loin compte tenu de l’horaire.
La cabane d’Arrioutort (en partant de LARUNS) répond à tous ces critères, et, la neige est un prétexte de plus car elle efface un peu les défauts de ce chemin de transhumance particulièrement exigeant dans les 300 premiers mètres de dénivelé. Sente un peu sauvage certes, mais n’est-ce pas là une vraie valeur pyrénéenne à conserver ? Protéger les Pyrénées, c’est déjà les conserver telles qu’elles sont.
Nous sommes 4, comme les mousquetaires, et c’est un principe de mode, la parité est respectée. Nous avons eu beaucoup de chance d’être précédés par un groupe de 5 qui va nous laisser une bonne trace. Après une grande heure de montée un peu pénible, les raquettes deviennent indispensables. Tout en Neige, une indigestion enneigée ! Sur les arbres, à la fois compacte et légère, elle n’a pas encore été cristallisée par le froid, elle s’accroche partout et donne un spectacle rare. L’automne, pris de vitesse, n’a pas fini sa mue et les feuillus toujours verts ploient de tous côtés, le blanc sur le vert.
Dans cette atmosphère dantesque, la trace nous aide beaucoup car l’itinéraire est loin d’être écrit. La traversée du bois les Taillades dure 3 heures au bout desquelles on sort sous les crêtes de Barthèque, refuge en vue après un bel effort de plus d’1km de dénivelé. La cabane ne ressemble en rien à nos dernières expériences espagnoles d’un autre « temps » ; une fois son entrée dégagée, elle propose table, sièges, couchettes, cheminée. Pourtant, on aura bien du mal à réchauffer l’ambiance. Vers 14h, il faut bien repartir et sortir la goretex pour ne pas se sentir trop vulnérable, les gants de rechange secs aussi. Dehors, le temps du repas, l’hiver précoce nous a gâté de l’atmosphère « jour blanc » ! Heureusement, tels le « petit Poucet », il suffira de suivre l’empreinte du matin. Et au final comme souvent, la satisfaction : « on bien a sauvé la journée ! »
A ceux qui rêverait du Jaut en traversée, je donne rendez-vous un de ces jeudi prochains, avec la neige stabilisée, crampons piolet raquettes, soleil au sommet. Pour constituer un groupe, on fera un appel spécial sur ces pages montagnes. A bientôt.
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