Sortie facile ce 10 mars vers un sommet qui trône au centre du cirque d’Anéou. Pour que la fête soit bien pleine, la météo annoncée trop injustement maussade toute la semaine se révèle magnifique. Heureusement, nous partîmes deux mais par un prompt renfort nous nous vîmes 3000 en arrivant au port du Pourtalet, le nombre n’influençant pas trop notre plaisir de montagne pour la visite de ce promontoire souvent délaissé mais qui ne manque pas d’élégance.
L’itinéraire choisi, le plus confortable, suit la route bien tracée vers le col de Liou où la multitude skieuse nous encourage. A la côte 2000 (sur la carte un point marqué 2011), il suffit de traverser presque à plat plein ouest, le ruisseau de la Glère pour rejoindre le col d’Anéou. Du col, s’ensuivent plusieurs bosses, non tracées. Désormais seuls au monde, on les passe successivement sans difficultés compte tenu des conditions car par temps froid, on peut y retrouver de la glace. Pour les deux dernières bosses, à droite, plein sud, on longe la barre rocheuse impressionnante et bien « cornichée ».
Avec Olivier, nous nous surprenons bien en avance sur ce sommet et nous avons tout le loisir d’étudier les autres verrous qui permettraient son ascension. Nous repérons donc à droite (en montant) une brèche d’une dizaine de mètres dans des conditions de couloir de neige mais nous ne nous risquons pas. A gauche, après le dernier antécime un semblant de début de vallon laisserait un meilleur espoir. On passe les crampons pour lutter au mieux contre la pente. Quelques dizaines de mètres plus bas, cette pente de neige prononcée se termine encore sur la droite en toboggan ombragé et peu chargé en neige, seule issue à la barre rocheuse. Il ne faut pas longtemps pour renoncer… Il faudra revoir ces passages en conditions d’été. Pour nous aujourd’hui, la Gradillère c’est seulement par le col d’Anéou.
Le retour, entrecoupé de la collation dominicale, après l’heure de messe, se fait sur nos traces et sans encombres. Le timing permettra même de vivre l’oppression terrible du coq correctement giflé par le trèfle qui offre à cette occasion et pendant une heure de temps, un jeu magnifique d’organisation et d’impacts qui donne une suprématie rugbystique insolente et suffocante. Belle ouvrage assurément… Heureusement, pour mieux respirer et reprendre le souffle français, nous avions les cocoricos de globules rouges d’Anéou.
Antoine.
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