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Raquettes autour du refuge de Bachimaña

Le refuge de Bachimana a été inauguré le 14 juillet 2012 donc certainement après un grand feu d’artifice ; il doit le mériter. Placé comme un verrou d’altitude, il permet l’accès  à de nombreux lacs comme autant de tremplins vers les sommets de Panticosa. A 2200m, il se trouve aussi au confluent de plusieurs accès dont le col d’Enfer à l’Ouest,  col du Letrero à l’Est, col du Marcadau au Nord. Sa construction rend encore plus accessible une grande palette de courses : avec Enfer, Arnales, Garmo Negro, Pondielos, Fache, Marcadau, Aratille, Bacias, Brasato, Serato, on peut délirer vite puisqu’il y en a bien d’autres…  Gramatuero, Pezico, Piedrafita, Zare… Fans de Ski de rando, randonnées raquettes, alpinisme, tous fêtent ce dernier né qui va rendre ces montagnes plus accessibles et sûrement plus communes.

Il a bien fallu tenir compte de la météo et décaler notre projet sur le joli mois de mai en espérant des jours cléments. Le jour du muguet, nous sommes 7 pour 4 jours d’exploration des alentours du refuge. L’accès suffit au programme du premier jour : 600m de dénivelé le long de la gorge du Rio Caldares pour atteindre le premier barrage et le refuge. Quelques terrasses, des abrupts impressionnants, une neige stable et portante nous accompagne. Sans raquettes le Salto dera Flero annoncé par le panneau  « Aludes » se profile sur les 500 prochains mètres… Là, les faibles traces providentielles que nous suivions très attentivement seront « écartées » car elles prennent trop directement la pente. Le parcours s’effectue alors à notre main, en Zs plus confortables.  Lorsque la «barre » est dépassée et contournée, le refuge se découvre malgré le brouillard : majestueux, 4 niveaux.

Seconde journée, au départ, le groupe ambitionne le col du Letrero. Ce matin le ciel est dégagé : neige ferme au menu donc toujours pas des raquettes. Pendant la traversée du lac, 3 Hidalgos décidés et « encramponnés » jusqu’aux dents – mais non équipés de raquettes – doublent avec une grande autorité. Ils laissent derrière eux des traces parfaites pour nos petites chaussures bien anodines et désarmées. L’aubaine ! Bientôt, au bout du lac, après l’ancien refuge, ils prennent l’itinéraire du Sérato. Et donc l’évidence s’impose : le Serato  devient notre objectif ! Le trio d’avant-garde se relaie, les 7 Asptt bien groupés mènent une montée en retrait, à distance, bien sages. Entre les lacs invisibles de Gramatuero et de Xuans la pente devient particulièrement exigeante et en arrivant sur le lago de Xuans, les dernières centaines de mètres sont pénibles, la neige se laisse trouer de plus en plus souvent.  Mais le moral de nos traceurs s’enrhume, en fait ils sont dépités : le temps s’est couvert progressivement, la neige ne les sert plus du tout, et maintenant, depuis le lac on ne voit même pas le collado de Xuans. Ils abandonnent ?!  La décision laisse 7 orphelins perplexes ; on s’était pourtant bien habitués à eux…  3 de perdus, 1 de retrouvé : un skieur de rando, casque en bandoulière, venu de nulle part, dépasse furieusement sans un mot. En plein effort, il mène un rythme infernal. Notre perplexité augmente encore mais pragmatiques nous notons seulement que, pour nous, devant, le type de trace vient seulement de changer… Au lac, nous nous regroupons pour aviser de la suite. La visibilité est mauvaise, les raquettes maintenant inévitables. Seule cette nouvelle et dernière trace nous relance encore et nous propulse vers l’avant car les conditions deviennent proches d’un « jour blanc ». Maintenant, il faut s’employer réellement, atteindre le fond du cirque sous la Pena Xuans. Et d’un coup ça remonte, en cales  toutes et tous, on donne ce qui reste pour rejoindre le collado de Xuans. Une dernière pente sévère incite à défaire les raquettes, on y est tous. 2750m. Il est à peine 12h, il reste seulement 130m de dénivelé pour finaliser le Sérato mais nous n’irons pas. Personne dans le groupe ne connaît le sommet, sans connaissance d’itinéraire et en neige, faible visibilité, l‘évidence du renoncement  s’impose.

3ème journée et encore une histoire de traces. Partis vers le Port du Marcadau, pour faire l’ascension du Pic de los Ibones, 2 skieurs de randos nous précèdent. Le beau temps assuré, inutile de se presser…  Depuis la traversée du premier lac, les raquettes cadencent notre progression. Plus loin, dès l’atteinte du replat qui mène au col du Marcadau, on quitte la trace ski pour en faire une bien à nous et tirer sur la gauche pour rejoindre la crête. La pente plus forte et la recherche de l’itinéraire le moins chargé en neige nous mènent sur le profil du pic en continuité de la crête. Le soleil éclaire tous les horizons et on distingue très bien notre itinéraire de la veille qui se meurt sur le côté sud du Serato.

Les crampons deviennent nécessaires et permettent d’arriver sous la dernière butte. Bien regroupés, une brève reconnaissance laisse entrevoir les difficultés sur l’accès final, notamment cette traversée en neige dans la continuité de la dernière corniche. A trois – avec André et Isabelle – on s’y risque. André s’emploie à trouver le meilleur itinéraire. Il traverse le pont qui remplit l’échancrure pré-sommitale : un engagement sur une trentaine de mètres  qui mérite toutes les attentions compte tenu du vide à gauche. Avec soulagement nous nous regroupons de l’autre côté, restent 50m en rocher. André repart à l’avant : 5mn encore puis le sommet.  La descente de la butte sommitale s’effectuera un peu plus tard pas à pas, sans écart, en marchant sur des oeufs…

 J4, cette dernière journée se limite à la descente vers Panticosa. A 8h, le matin, les crampons sont de mise car la neige est très dure. Le passage de la pente proche du Salto dera Flero dans ces conditions constitue le plat de résistance à prendre au sérieux.  Le groupe très vigilant passe l’obstacle sans alerte. Le reste est un pur bonheur de randonnée, le soleil qui éclaire de ses premiers rayons cette gorge, une descente cool sur le chemin en terrasse. Club méd. On croise de nombreux skieurs de randos qui  rejoignent le refuge ; il va y avoir de l’animation ce soir là-haut ! Lorsque « los banos de Panticosa » sont en vue, nous enlevons les pointes. Nous rejoignons les voitures un peu après 11h. Plus tard, le passage du col du Pourtalet vaut l’arrêt aux ventas et c’est aux aires de pique-nique, en dessous de Gabas, que se partagent les restes de nos victuailles dans une ambiance toujours bien joyeuse, conforme à celle du séjour.

 Bravo à Toutes et Tous.

 Antoine

les photos par ici (photos d’Isabelle et Gene)

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