Visite au refuge du Maupas 2430m
Météo de grande douceur mais peu engageante pour ce bivouac de printemps au refuge du Maupas. Et depuis le parking du bout de la vallée du Lys, nous nous comptons 3 pour tenter l’aventure. Le chemin – en ouest du bois du Lys – absorbe la pente forte ; confortablement tracé en quelques lacets, il prend vite de la hauteur et suit ensuite le fil l’Houradade. Après une grande clairière, il remonte le vallon encaissé et il faudra négocier la traversée des torrents qui valent à chaque fois un cône de déjection produisant un névé aux dimensions très impressionnantes. La cascade de l’Houradade très active annonce une croisée des chemins. Après une passerelle au-dessus d’un abîme, nous remontons côté ouest un splendide vallon bien dégagé. Au bout, il faut passer la dernière butte pour atteindre le plateau de la station de Prat-Long. On peut contourner à droite ou à gauche, selon l’humeur et les conditions… il y a aussi le goulet du torrent qui descend du lac dit « noir ». Aujourd’hui, on essaie sagement à droite, plutôt dans les bois, dans une approche un peu sauvage et peu heureuse « à vue de nez ». Après la pause de mi-journée, l’accès au plateau s’effectue par un petit couloir resserré. Là, plus d’échappatoire, les raquettes sont indispensables. Maintenant une neige vieille, molle et pesante donc très pénible, nous accompagne dans les dévers malaisés. Le temps se couvre, la visibilité devient mauvaise mais le téléphérique EDF permet un repérage facile. Dans ces conditions, la montée ardue se prolonge. A la station de pompage, certaine imaginait déjà l’arrivée… Il faut encore monter sur le dôme, rejoindre les derniers pylônes… Le refuge apparaît enfin. Le tuyau d’eau vit, l’électricité présente, le chauffage rassure beaucoup, les toilettes prises par la neige. Le confort finalement d’autant que la fin d’après-midi, au tea-time reconstituant, dehors, le premier orage de la saison s’invite… Les sages occupations de cette soirée évoluent entre lectures, cours d’échecs et tarot.
La nuit a été confortable et calme, très calme. Vers 6h30, quelques premiers élans et une évidence, pas de Boum au menu du jour. D’autres réjouissances moins « dansantes » et plus basiques s’annoncent : le retour. Une épaisseur nouvelle de 10cm de neige fraîche a tout envahi, elle continue de tomber régulièrement et l’atmosphère oppressante de jour blanc s’impose partout. On ne tardera pas trop car les quantités et la pente prononcée augmentent de façon significative les difficultés d’autant que, sans regel, la portance est nulle. Tant bien que mal, il faut refaire une trace, éviter les glissades car les raquettes tiennent mal. Très progressivement dans une visibilité quasi-nulle, la descente s’effectue dans le souci du le maximum de repères de la veille. D’éphémères éclaircies confortent nos choix pour rejoindre le plateau de Pra-Long. Par souci de simplification, nous prolongerons directement dans le passage du goulet par la pente du névé qui couvre le torrent. La suite du programme nous sort complètement de ce noman’s-land : pause déjeuner dans la clairière et le soleil dans les lacets au-dessus de la centrale électrique.
Un week-end qui se solde par une belle équipée de bonne humeur et de montagne mais sage, pas de Boum.
Antoine
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